Monument du souvenir
Désireux d’honorer la mémoire des personnes déshéritées qu’ils accompagnent au quotidien, Les petits frères des Pauvres ont demandé à un artiste de concevoir un monument du souvenir dans un cimetière. Au moment de leur décès, ces personnes sans ressources ont parfois droit à un emplacement octroyé par la Ville pour une période de six ans, mais leur tombe est rarement entretenue lorsqu’ils en ont une. En leur consacrant un lieu de mémoire collectif, Les petits frères des Pauvres ont voulu signifier leur attachement à la valeur unique de chaque vie.
Le monument funéraire est insolite pour des artistes de la génération de Giuseppe Gabellone, bien qu’étant un sujet classique dans l’histoire de l’art. Son choix a été de produire un monument laïc qui évoque la mort sans recourir à l’iconographie sacrée de la statuaire funéraire. Dans le même temps, il a souhaité respecter l’atmosphère du lieu, propre aux cimetières français et italiens du XIXe siècle.
Le monument est constitué de deux modules en verre de forme abstraite posés sur un socle en pierre blanche recouvrant deux caveaux. Le socle est conçu pour retenir les eaux de pluie et produire un effet de miroir. Sur les blocs angulaires avant, apparaîtront les noms des défunts.
L’idée est d’utiliser la terre comme moule des sculptures en verre, « de réaliser une forme pleine à partir d’une cavité […] comme pour saisir la mémoire, traduire l’idée du souvenir. »
dossier de présentation, août 2012 – pdf
commanditaire : Les petits frères des Pauvres
commande suspendue
crédits : Giuseppe Gabellone